J’ai fait l’acquisition d’un vélo électrique avec lequel je suis allée jusqu’à une chapelle à quelques kilomètres au-dessus de chez moi. Grâce à l’assistance, j’ai pu modérer mon effort afin de gravir la côte sans m’exténuer.
Arrivée là-haut, je me suis assise au pied de la vieille croix de fer forgé et j’ai savouré ce moment de beauté et de fierté.
Une petite voix a soudain émergé pour remettre en question ce sentiment « Puis-je être fière de ce que j’ai accompli avec de l’aide ? »
Poursuivant mon chemin intérieur, j’ai peu à peu mis en lumière une croyance-héritage qui dit qu’il faut certes faire des efforts pour obtenir ce que l’on désire, mais que se faire aider et ne pas forcer davantage n’est pas glorieux.
Je n’ai pas appris que l’on peut se faire la vie douce.
Je n’ai pas appris que le plaisir qui en découle est aussi délicieux.
Je n’ai pas appris que l’on a aussi le droit d’être fier de ce que l’on accomplit sans souffrir.
Assise là, au pied de la belle croix de fer forgé, je me suis alors dit que VAE veut certes dire Vélo à Assistance Électrique, mais qu’en l’occurence, l’acronyme pouvait être « Voici une Aide à Exister »
Une aide pour les moments où ça devient trop dur et où on a besoin de soutien pour avancer ; une assistance pour aller plus loin et se donner le droit d’accomplir des projets sans s’abimer ou se détruire ; un soutien adéquat et que l’on sollicite si besoin, en dosant soi-même ce que l’on sent nécessaire.
J’étais là, avec le soleil et les grillons, et j’ai compris que c’est l’effort qui est important et qui peut donner un sentiment de dépassement de soi et de fierté, mais que la souffrance elle, ne doit jamais être un critère de valorisation de nos réalisations.
Lorsque je fais un effort pour accomplir un projet, la réalisation aura le goût de l’énergie que j’y aurai insufflée. Si je souffre, je n’y gagnerai rien de plus, et qui plus est, je devrai consacrer une part de mon énergie justement à lutter contre la douleur, plutôt qu’en faveur du projet.
Parfois, je n’ai pas le choix. Mais parfois si, et je trouve important qu’alors je fasse en sorte de demeurer dans la zone de l’effort, en prenant soin de mes limites.
J’ai repris mon vélo, et, tout en retournant chez moi, j’ai décidé de continuer à prendre appui sur mes Aides à Exister, à chaque fois que ce serait utile et bon pour moi.